Afrikän Protoköl

Place des Carmes – vendredi 20-09 – 20h30
AfroJazz from Burkina Faso.

Basé sur des rythmes traditionnels burkinabés, ce sextet énergique métisse les sonorités et couleurs tradi-modernes et afro-jazz.

 

Guillaume VAN PARYS : saxophone alto, production et compositions
Toine THYS : saxophones ténor et soprano
Moïse OUATTARA : batterie
Achille OUATTARA : basse
Zouratie KONE : percussions
Richard « YIZIH » YODE : saxophone ténor
Laurent BLONDIAU : trompette, conseiller artistique

Afrikän Protoköl : un projet du saxophoniste belge Guillaume Van Parys. Né de sa passion pour les métissages culturels ainsi que pour les enjeux politiques et culturels contemporains du continent africain, ce projet a pu se préciser fin 2010 alors qu’il se produisait au Burkina Faso avec le chanteur Alif Naaba. Sa rencontre avec les musiciens de ce pays ouest-africain lui a fait découvrir les richesses de la culture burkinabé et des rythmes traditionnels, mais aussi les faiblesses de la réalité socio-politique. De retour au pays, il s’est lancé dans la composition et la production du projet, avec la volonté de confronter et de questionner les règles de vie en société en Belgique et au Faso.

La création du projet s’est réalisée au Burkina en février 2013. Afrikän Protoköl évoque le changement, les traditions et la continuité, les conditionnements et les valeurs, les voyages et les métissages des hommes et des femmes de ces deux pays différents que sont la Belgique et le Burkina Faso. Face à une société burkinabé chaleureuse, optimiste et accueillante mais appesantie par la rigidité des traditions et le fatalisme et muselée par les dérives autocratiques et religieuses; face à une société européenne forteresse, peu accueillante pour qui n’est pas un occidental, une célébrité, un fortuné ou un haut diplômé, mais paradoxalement très riche en diversité culturelle et en tolérance; ce projet se veut être un mélange et une rencontre en soi, une tentative de démontrer, musicalement, que la différence nourrit l’esprit, que toute frontière, géographique ou mentale, limite l’évolution de l’humain et que les conditionnements inconscients, qu’ils soient familiaux, sociétaux, religieux, économiques, politiques ou autres sont autant de sources d’anéantissement de notre capacité à créer un monde dénué de conflits, de frontières et d’endoctrinements; un monde que nous souhaiterions léguer en héritage à ceux et celles qui nous suivront sur cette terre. Face à la domination toujours plus perverse de l’individu sur le collectif, du capital sur le travail, du matériel sur le spirituel, de l’homme sur son environnement, de l’Avoir sur l’Être, ce projet répond aussi à une urgence, celle de lutter, en Belgique comme au Burkina Faso, contre cette domination, en questionnant ses fondements et en se positionnant avec la force des valeurs.

Ainsi, le choix de réaliser ce projet avec des musiciens ouest-africains et belges s’est imposé de lui-même, compte tenu de l’ambition exposée ci-dessus. Il tend aussi à favoriser la mobilité internationale des artistes face au repli sur soi suggéré par la conjoncture économique mondiale. Utiliser des rythmes traditionnels burkinabés dans un paysage culturel local dominé par des rythmes d’autres cultures est aussi une action politique qui tend à encourager l’usage de la culture locale et le refaçonnement des traditions.